22 septembre 2009

Communiqué de Presse de la Fédération Bruxelloise des Jeunes Socialistes (FBJS)


Régularisation des sans-papiers : Au travail, Monsieur Wathelet !

Ce 22 septembre, cela fait 11 ans que Semira Adamu est décédée suite aux violences endurées lors de son expulsion forcée. 11 années au cours desquelles le combat pour la régularisation des sans-papiers a pris de l’ampleur et de la visibilité. La fin tragique de Semira Adamu, réfugiée nigériane âgée de 20 ans, constitue le point de départ d’une prise de conscience progressive d’une majorité de l’opinion publique quant aux dérives de la politique d’asile en Belgique. Depuis cette date funeste du 22 septembre 1998, diverses visions politiques antagonistes se sont affrontées. Pour les uns, il est impératif de maintenir les flux migratoires en dehors de la forteresse Europe. C’est paradoxalement les mêmes qui parlent d’immigration choisie et qui se taisent devant l’honteux pillage des ressources humaines et matérielles du tiers-monde. Pour les autres, ceux pour qui la solidarité et l’internationalisme ont encore du sens aujourd’hui, il s’agit de prendre en considération les réalités des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants qui sont réfugiés loin leurs pays d’origine. La Fédération Bruxelloise des Jeunes Socialistes souscrit bien évidemment à la seconde grille d’analyse.

Le récent accord de gouvernement sur la régularisation des sans-papiers constitue une avancée appréciable, surtout dans la mesure où il fait suite à des mois de blocage de ce dossier dû en grande partie à l’action ou plutôt à l’inaction de la Ministre Turtelboom. Il convient de saluer le fait que le PS ait pu obtenir enfin, en juillet dernier, quelque chose de concret d’une coalition gouvernementale majoritairement droitière sur ce dossier. Ainsi, deux familles de critères seront désormais prises en compte pour les décisions relatives aux régularisations. La première concerne les demandeurs d’asile dont le traitement de la demande est déraisonnablement longue et prévoit notamment la possibilité de régulariser ceux qui sont actuellement dans leur cinquième années de procédure d’asile. La seconde porte sur l’ancrage local durable des sans-papiers.

Toutefois, force est de constater que, par plusieurs aspects, la décision ministérielle est assez décevante. Principalement, il n’y a aucun cadre légal sur lequel peuvent se reposer les critères. Le refus obstiné de la droite libérale flamande d’établir une circulaire claire laisse un pouvoir discrétionnaire immense au ministre de tutelle, le CDH Melchior Wathelet. S’il est raisonnable d’espérer que ce dernier sera plus souple dans l’application de l’accord que ne l’aurait été la VLD Annemie Turtelbom, il faut bien souligner que laisser un tel pouvoir d’appréciation au Ministre compétent n’est pas idéal pour le traitement équitable des procédures d’asiles. Il est regrettable que le projet d’une commission permanente de régularisation qui statuerait sur les régularisations à la place du Ministre semble abandonné. Par ailleurs, cette opération de régularisation sera un « one-shot ». En effet, les candidats à la régularisation auront du 15 septembre jusqu’au 15 décembre prochain seulement pour introduire leur dossier.

La FBJS appelle les parlementaires fédéraux et plus particulièrement les élus PS à exercer un travail accru de contrôle de l’action du Ministre Wathelet et de la manière dont il appliquera l’accord gouvernemental en matière d’asile durant les prochains mois. La publicité des travaux parlementaires constitue une garantie de cohérence et de transparence des décisions prises. Plus largement, la FBJS appelle les associations de défense et de soutien de sans-papiers à ne pas se démobiliser et à continuer leur travail bénéfique de sensibilisation de l’opinion publique sur cet enjeu de société majeur.


Contact : Claire Moureaux 0477/457265

1 commentaire:

Unknown a dit…

Et faut le diffuser...