10 décembre 2009

Etudes de médecine : Tester, trier, éliminer ?

Communiqué de presse de la Fédération Bruxelloise des Jeunes Socialistes (FBJS) :


La Fédération Bruxelloise des Jeunes Socialistes (FBJS) s’étonne de l’accueil relativement favorable réservé par certains représentants politiques, à une proposition du Doyen de Médecine de l’Université de Liège, Gustave Moonen. Ce dernier revient en effet avec l’idée d’un test visant à déterminer quels étudiants sont aptes à suivre le cursus de médecine, pour limiter le nombre d’inscrits et éviter une prétendue pléthore de médecins.

Or, il est clair qu’un tel mécanisme, fusse-t-il indicatif, aura un effet négatif sur les étudiants n’ayant pas eu la chance de se former dans les écoles secondaires les plus élitistes ; ces derniers renonceront pour beaucoup à entamer ces longues études à l’issue de ce test. Quand on connaît la disparité des établissements d’enseignement obligatoire, notamment en Région Bruxelloise, il y a fort à parier qu’un tel test d’aptitudes en médecine soit la meilleure manière d’enterrer définitivement dans cette filière les (déjà très) faibles perspectives d’hétérogénéité sociale.

Que dit l’accord de Gouvernement? Il évoque la suppression des deux systèmes de sélection existants dans le supérieur universitaire : l’examen d’entrée en polytechnique et le concours en fin de première année en médecine. Au sujet de ce dernier, le texte prévoit en outre que la mesure soit prise concomitamment à la négociation avec l’état fédéral de l’abrogation du contingentement de l’offre médicale.

Le programme du Parti Socialiste n’est pas moins clair sur la question : « Les systèmes de sélection à l’œuvre dans certaines filières d’étude sont dangereux car ils créent des pénuries dans des fonctions pourtant indispensables à notre développement économique et au renforcement de notre système social. Il faut donc en finir avec les deux systèmes de sélection présents dans les études universitaires : l’examen d’entrée en ingénieur civil et le concours en médecine au terme de la première année. Cette sélection est d’autant plus injuste qu’elle frappe plus durement les étudiants issus de milieu populaire ». Il est évident que le PS considère qu’une offre de soins de santé adaptée aux besoins et qu’une mixité sociale dans l’ensemble des cursus constituent des priorités politiques.

Dès lors, la FBJS appelle le Ministre de l’enseignement supérieur, Jean-Claude Marcourt, à renoncer formellement à l’instauration d’un test d’aptitudes en médecine ou dans quelque autre filière. De telles mesures auraient pour seules et funestes conséquences de renforcer encore plus les inégalités dans l’enseignement supérieur.

Par contre, la FBJS estime essentiel qu’on s’attelle de manière urgente à la mise en place d’une politique ambitieuse de promotion de la réussite dans l’enseignement supérieur, en particulier en première année.



Contact : Claire Moureaux, présidente de la FBJS. 0477/457265.

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